RESSUSCITER
Quand je me réveille, c'est qu'on m'a déjà ranimé plusieurs fois. Le coeur ne suit plus. J'ai les poumons "blancs" et mon sang n'est plus suffisamment oxygéné, because l'infection qui me bouffe les bronches. Gros problème, la clinique Saint Jean ne possède pas de respirateur artificiel. C'est pratiquement "mourant" que l'on me transfère au CHU de Brabois à Nancy, où dès mon arrivée, on m "intube" à vif par le nez, et on me connecte à la machine. Ouf...je respire. Mais je ne parle plus, et pour cause, le tube pour se rendre dans les poumons passe au travers des cordes vocales qui de ce fait deviennent "obsolètes". De toute façon, je suis dans le cirage. Je commence à me dire que la vie était belle et que j'en ai peu profité. Adieu. J'ai 33 ans à cette époque....comme le Christ, mais lui n'est pas mort d'une occlusion d'après ce que j'en sais.... Moi, presque....mais pas tout à fait, grâce à lui ?...Une chose est sûre, mon sauveur s'appelle Patrick Boissel, un grand monsieur...dans tous les sens du terme.. C'est le chirurgien qui m'a tiré de ce guêpier dans lequel on m'avait fourré. Je vais passer 2 mois et demi au CHU de Brabois dont 7 semaines en réanimation. C'est dans cet univers de plus en plus familier, et entouré de gens formidables, surtout en réa "Picard" que je découvre les bienfaits des technologies nouvelles. Ca tombe bien je suis très branché.. (là aussi dans tous les sens du terme. Mon univers se situe entre scanner et respirateur, entre sous-clavière et sonde gastrique, entre perfusion et aspiration pulmonaire le tout ponctué d'un bip incessant (tant mieux) du moniteur de contrôle du rythme cardiaque...... D'intervention en intervention, 9 opérations au total. De l'occlusion à l'éviscération en passant par l'ablation de 4/5 ème de mon estomac suite à un ulcère de stress, des incisions de chaque coté de l'abdomen pour que celui-ci se referme. Ben oui, à force de charcuter, j'avais plus assez de peau sur le ventre et il fallait donner du mou. C'est ces fameuses balafres de part et d'autre des grands droits (les abdominaux si vous préférez), c'est le professeur Boissel qui a pensé à faire ça, sinon, j'étais dans la panade. Bref, d'autres petites interventions ponctueront mon séjour, mais je commençais à avoir l'habitude. De toute manière, comme je vous l'ai dit, j'étais dans le cirage, alors....Tiens à ce propos, les grandes portes et la lumière blanche que l'on dit apercevoir quand c'est la fin, et bien, je confirme j'ai vu ça. Hallucination ??? en ce qui concerne l'assistance matérielle, j'aurai juqu'à 14 bouteilles multicolores supendues au-dessus de ma tête, finalement, j'ai eu mon sapin de Noël en réanimation. J'ai même eu droit à ma douzaine d'huîtres que le médecin chef de la réa Picard etait allé me chercher sur le marché à Nancy. Je me souviens, de ce soir de Noël, où derrière les vitres de mon Box, le personnel de réanimation m'observais en train de savourer ce plat pour qui je me serais damné. Qu'ils soient tous remerciés. Le docteur Prévot et toute sa "clique". Sans compter que sans ce matos, j'étais bon pour le cimetière.