Ce dimanche de novembre 1982, il fait un froid de canard autour de la main
courante du stade de foot de Arches. Le match de PH se déroule
sans problème et je ne me souviens plus du score à ce moment
là. Ce dont je me rappelle, c'est les violentes douleurs à
l'abdomen qui me ruinent, et je sais parfaitement ce qui les provoque,
pour avoir par le passé ressenti les mêmes symptômes.
Mon diagnostic est sans équivoque....mais revenons un peu en arrière.
Mes premiers ennuis remontent à mon service
militaire en 1969. Plus exactement en décembre 1969. Je suis emmené
d'urgence à l'hôpital militaire Legouest de Metz
pour une
crise d'appendicite.
Opéré rapidement, je quitte très vite le service
pour être "stocké" dans une chambre
commune. Une bonne dizaine de malades y séjournent. Après
une nuit agitée, je suis pris de vomissements. De nouveau pris
en main par le personnel médical, je me tape une péritonite.
Comme je ne fais jamais les choses à moitié, je m'offre
dans la foulée, une occlusion intestinale : "mon
grêle fait des noeuds". Bref, il faut opérer
pour couper la bride qui empêche le transit dans le "boyau".
Je vous passe les détails.
Au final je passe 1 mois à Legouest, puis je rentre chez moi en
convalescence. Ma seule joie sera de passer Noël en famille.
Quand je retourne à la caserne, au 47 éme
QG de Metz je passe devant une commission et je suis réformé
et invalide à 17% non indemnisable.
Pour l'histoire, j'étais à 88 au jus. J'ai donc été
réformé après 12 mois de service. A ce propos 88
c'est les Vosges....
Quand je rendrai mon paquetage, le médecin du 47 éme QG
, un aspirant donc un appelé me dira ceci : "je sais pourqu
oi
ils vous réforment. Ils se débarrassent de vous par peur
de séquelles"...Il ne croit pas si bien dire, car 2 mois
après ma "libération", j'intègre la clinique
Saint Jean d'Epinal pour une seconde occlusion.
Dans la première
j'ai du perdre 30 cm d'intestin grêle. Dans la seconde sans doute
autant. Pas grave, il en reste encore. En août, je me marie et ma
femme bien qu'au courant de mon état, ne sait encore qu'elle va
partager sa vie avec un "infirme de l'intérieur".
Pauvre mec va ! J'aurai encore quelques alertes occlusives mais par bonheur
(si je peux m'exprimer ainsi) quelques unes se résorberont
sans intervention chirurgicale.
Pour en revenir à ce match de foot dont je
parlais plus haut, sitôt terminé, je rentre chez moi . Ma
femme appelle le médecin et celui-ci décide sans attendre,
étant donné mes antécédents, de m'envoyer
à la clinique. Retour en pays de connaissance mais comme 12 ans
se sont passés , le médecin de la clinique Saint Jean n'est
plus celui qui m'avait opéré à l'époque, et
ceci aura de fâcheuses conséquences je vous le garantis.
Le docteur Guéret qui m'avait opéré 12 ans auparavant,
avait fait du très bon boulot , Il m'avait fait ce qui s'appelle
, "un noble".
Mais cette fois , je tombe mal. Je suis à
nouveau opéré et sorti à nouveau rapidement des soins
intensifs car ils ont besoin de la place. Dans la nuit ou le jour suivant
je ne me souviens plus, montée de fièvre, vomissements etc......Je suis mort !